Le dixième art, par Jacques Le Plat !

Paul Magritte : " La durée poignardée " (1938).
The Art Institute of Chicago, collection Joseph Winterbotham.
Le plus anticonformiste des peintres surréalistes aurait sans doute apprécié d'être ainsi récupéré pour parrainer un nouvel art, proche de la peinture, mais s'en échappant aussitôt par la magie des trains miniatures qui lui donnent vie. C'est cela le dixième art, l'art de transmettre ses émotions au travers d'un paysage ferroviaire interprété en miniature avec un mélange de réalisme et de subjectivité. L'objectif de conférer ainsi au modélisme ferroviaire une filiation artistique se trouve merveilleusement illustré par la locomotive qui émerge de la cheminée de Magritte comme d'un tunnel imaginaire. En l'examinant de près, on peut constater qu'il s’agit de la reproduction précise d'un modèle réduit de l'époque et Magritte l'a placé au centre de sa création. Quel symbole prédestiné pour le dixième art !



Introduction au dixième art

Depuis leurs origines, les trains transportent des personnes et des marchandises. Du moins, c'est là leur fonction supposée ! Mais ils peuvent également véhiculer l'émotion et la poésie. C'est ce que de nombreux artistes, peintres, écrivains, photographes et musiciens ont démontré en un peu plus d'un siècle au travers d'oeuvres célébrant le thème du chemin de fer. Plus récemment, dans le domaine du train miniature, ce sont les ferromodélistes qui ont pris le relais avec des créations sensibles, traitées de manière véritablement artistique. Leurs réalisations visent d'abord à rendre une atmosphère particulière, telle qu'ils la ressentent et à communiquer leurs sentiments aux spectateurs. C'est ce que j'ai appelé autrefois le modélisme d'atmosphère.

« Hiver 1953 à Bois-le-Comte ».
Mise en scène temporaire destinée à illustrer une carte de Noël. L'auteur a voulu rendre sa vision d'une gare sous la neige, telle qu'elle s'est gravée dans sa mémoire d'enfant (réseau Ph. Moniotte à l'échelle du 1/87).

Traitées en trois dimensions et animées, leurs oeuvres relèvent à la fois de la peinture, de l'architecture et du théâtre. Cela constitue une forme artistique inédite, qu'il n’est pas usurpé de vouloir élever au rang d'un art à part entière, un art qu'on pourrait appeler le dixième, vu que les rangs précédents sont déjà attribués à d'autres disciplines. Voilà donc l'objectif de ce site : chanter le dixième artet l'inscrire dans l'histoire de l'art universelle en présentant des oeuvres de toute nature que les trains ont inspirées. En quelque sorte, un musée virtuel consacré aux trains réels et miniatures vus par les artistes ! Un musée qui peut utilement compléter ceux de Mulhouse, de Nuremberg, d'York, de Lucerne et d'ailleurs. Un musée qui délaisse volontairement tous les aspects techniques et utilitaires du chemin de fer et qui ne veut souligner que sa puissance émotionnelle, telle qu'elle s'exerce dans un nombre étonnant d'oeuvres lyriques.


Jacques le Plat
(La genèse et le manifeste du dixième art se trouvent exposés dans la section « 10e-Art » de mon site personnel)
Copyright Jacques Le Plat et Ptitrain - 2000/2004




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